[Aaron] De la croisade et de son absolue nécessité
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[Aaron] De la croisade et de son absolue nécessité
De la croisade et de son absolue nécessité.
A l’universalité des fidèles,
Aux peuples et aux nations,
De tout temps et partout où l’homme a bati un foyer d’humanité, les peuples ont toujours
trouvé matière à se quereller. Depuis la nuit des temps, depuis que le Très-Haut dans son
infinie sagesse divisa le langage en de multiples dialectes afin justement que les créatures en
qui il avait mis tout son amour puissent apprendre à cohabiter sans heurt, l’homme est maître
de la guerre. Jadis déjà et surtout depuis la création des Etats et la naissance des nations,
l’homme a cherché à défendre son bien, son territoire puis sa patrie. Si bien que notre société
s’est transformée en une cité guerrière dont les traces persistent encore nettement aujourd’hui.
Petit à petit, la guerre est devenue juste. Le guerrier défendait maintenant la liberté, incarnait
les vertus tels que le courage et l’honneur. Cette guerre devenue juste l’était encore plus par la
consécration des monarques de droit divin qui en tant que dynaste, héritiers de sang pur et
immémoriale, combattaient au nom de causes plus justes encore. La chevalerie naquit alors.
Son idéal, pieux et vertueux, consistait à défendre le faible, la veuve et l’orphelin, le roi et
l’Eglise.
Aujourd’hui notre société est bâtie sur les débris et les restes de ces temps qui firent la gloire,
l’histoire et les héros d’une nation.
Mais il est encore une cause plus juste dont nous n’avons point encore parlé. L’homme défend
son territoire, l’homme défend sa patrie et sa liberté, l’homme se bat aussi pour la gloire de
Dieu. Il est un idéal pour lequel jamais personne n’aura d’avis réprobateur : la liberté. Mais il
est un idéal encore plus grand, plus beau que celui-ci : celui de la gloire du Très-Haut sur la
terre. Ce rêve qui consiste à mettre notre Créateur sur le piédestal le plus haut de l’humanité
est pourtant de nos jours plus que critiqué.
Christos, inspiré par Dieu et imprégné de la tradition des écrits d’Aristote institua ce qui allait
devenir la plus belle chose que l’homme ait créée par amour pour le Très-Haut : l’Eglise. Le
Lycée d’Aristote véhiculait le savoir du prophète, l’Eglise véhicule aujourd’hui la parole de
Dieu et œuvre à la gloire du Tout-Puissant.
Cette gloire doit cependant passer par des chemins sans doute moins vertueux en des temps
normaux, mais plus justes que certains voudraient le croire ou le laisser croire. Il est des
tempéraments plus prude, plus angélique, dont les seuls mots de tempérance et de liberté de
for rendent heureux, mais qui s’effraient, voire s’offusquent d’entendre que des hommes se
battent au nom de Dieu. Pourtant, ces âmes pieuses qui défendent corps et âme ce respect
individuel et qui condamnent tout ce qui pourrait faire couler le sang pour la gloire du Tout-
Puissant, tolèrent d’autre part que l’homme, créature de Dieu et enfant du Père insulte son
Géniteur. Si tôt un monarque insulté que le traître est puni. Si tôt un pamphlet contre le roi
publié que tous ses sujets le condamnent. Si tôt le Très-Haut souillé que tous crient à la
tempérance et à la modération envers l'offenseur…
Néanmoins, tout comme une autorité temporelle, la Sainte Eglise doit condamner ce genre
acte. Le seul fait qui la distingue est que son acte est pondéré, pesé, réfléchi et surtout inspiré
par le Très-Haut. Alors qu’un crime de lèse-majesté sera vivement réprimé sur le champ, la
Sainte Institution tentera toujours de ramener les brebis égarées dans le troupeau.
Mais il est clair, et plus que certain, que ceux qui professent des injures à l’endroit du Très-
Haut ou tout ce qui Lui est affilié doivent être combattus de la plus vive des façons, si
d’aventure ils restaient sourds aux injonctions de l’Eglise. Comme un fils laverait l’honneur
bafoué d’un père, l’Eglise rend la gloire qui est dûe au Très-Haut. De plus, lorsque le mal naît,
il s’étend, inexorablement. Comme un essaim qui devient ruche, les hérétiques se multiplient,
propageant leurs erreurs et convertissant les âmes fragiles. Mettre fin à cela, c’est protéger
l’humanité. Lorsqu’un chien enragé ne peut être soigné, il est abattu afin qu’il ne transmette
sa maladie…
Si la voix de la sagesse ne suffit point, l’épée doit suppléer à cet échec. C’est alors dans un
élan de foi et de respect que l’homme se lance dans la défense de Dieu contre ceux qui ont osé
défier Sa toute puissance. Cet élan, dans un but commun et universel qu’est la défense d’un
Père, rapproche alors la communauté et resserre les liens qui l’unissait auparavant. Honneur,
vertu et foi, sont alors des préceptes qui prennent tout leur sens dans la lutte contre l’hérétique
pour la gloire du Seigneur.
Voilà l’absolue nécessité d’une croisade. Juste et vertueuse, la guerre contre le païen
rapproche les hommes du Très-Haut dans une communion avec les autres fidèles, ayant tous
un même but, un même idéal, un même rêve, celui de voir le royaume de Dieu, la cité céleste,
prendre corps ici bas ne fut-ce que quelques instants infimes, pour la plus grande gloire de
Dieu.
Bénédiction apostolique.
Aaron de Nagan
Cardinal-Archevêque de Reims
Chancelier de la Nonciature Apostolique
Archidiacre de Rome
Fait à Rome en notre palais de la Congrégation des Affaires du Siècle
le XV avril de l’an de grâce MCDLVI
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